La religion est, selon son sens étymologique, ce qui relie l’homme à Dieu. Elle impose des devoirs, qui se traduisent par la pratique du culte. Celui-ci peut recouvrir l’adoration, qui n’est dû qu’à Dieu seul : on parle alors de culte de latrie. On rend également un culte au saints, en raison de leurs mérites et de leur crédit auprès de Dieu, qui est d’une nature différente du premier On s’adresse à eux afin qu’ils prient à nos intentions ou pour marquer le respect qu’inspire leur exemple. Cette seconde forme de culte est dite de dulie.
Le culte s’exprime intérieurement par l’oraison, la méditation des vérités révélées, et tous les actes qui impliquent l’esprit. Il est aussi extérieur, et se traduit par les prières vocales, les chants, les rites. Ces deux formes sont obligatoires : l’homme étant composé d’un corps et d’une âme, les deux doivent rendre à Dieu le culte qui lui est dû.
La liturgie est le culte public, exercé au nom de l’église par ses ministres consacrés dans ce but. La cérémonie est l’acte qui en découle, le rite étant sa règle de déroulement.
Selon la phrase « Lex orandi, lex credendi » (la règle de la prière est la règle de la foi) attribuée à Saint Célestin Ier, le rite reflète la foi et il convient donc de lui accorder une grande importance. C’est la raison pour laquelle seul le Saint-Siège peut régler la liturgie, le concile de Trente ayant dans un de ces canons explicitement mis l’anathème sur ceux qui prétendraient pouvoir les changer. Les rites liturgiques sont rassemblés dans ce que l’on appelle les rubriques, du latin « rubrica » (rouge).
La liturgie et les rites qui y sont associés remontent à la plus haute antiquité. Dans la Génèse, Cain et Abel offrent respectivement en sacrifice des bêtes de son troupeau et des fruits de la terre. Noé offrit aussi des animaux sans défauts au sortir de l’arche et Melchisédech, roi de Salem, le pain et le vin.
A travers la Loi mosaïque, Dieu fixa les rites jusqu’à la venue du Messie. Les prêtres et Lévites, forment le corps sacerdotal, les prescriptions concernant les cérémonies et les fêtes sont données. La tradition continue à jouer un rôle privilégié, à travers des observances non explicites dans l’ancienne Loi.
La Loi nouvelle perfectionne la Loi mosaïque et la première messe de notre Seigneur lors de la cène fixe les dogmes concernant ce sacrifice par excellence. Les écrits les plus anciens, remontant au premier siècle et second siècle, attestent d’une rapide fixation des rites. Les parties de la messe que l’on rencontre actuellement dans la forme extraordinaire du rite romain étant déjà présentes dès le II siècle.