Editorial
Le carême vient frapper à notre porte
Nous voici dans ce temps où le carême vient frapper à notre porte, sera-t-il accueilli avec enthousiasme ou sera-t-il reçu comme une série de devoir fastidieux à accomplir ?
Pour avoir connu les devoirs de vacances, c’est chose assez pénible et je vous propose de voir le carême autrement. Les moralistes ont tendance à tout mettre dans des cases si bien qu’il peut y avoir des tensions et du scrupule à ne pas bien faire. Le Seigneur est beaucoup plus libre et nous donne la bonne attitude : « Mais toi, lorsque tu jeûnes, parfume-toi la tête, et lave ton visage, afin de ne pas faire voir aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » St Matt. 6, 16-21.
La liberté que nous propose le Seigneur n’est pas laxiste mais exigeante car elle nous conduit au calvaire, à la Croix sans laquelle il n’y aurait pas de Résurrection. Nous le voyons souvent reprendre les pharisiens qui pourtant remplissent toutes les cases à faire sauter la banque. Le Seigneur nous donne ce conseil : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la rouille et les vers détruisent, et où les voleurs percent et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le Ciel, où ni la rouille, ni les vers ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là est ton cœur. » idem.
Car là où est ton trésor, là est ton cœur, c’est sur ce terrain que veut nous amener le Seigneur. Nous serons jugés sur l’amour, nous devons donc apprendre à entrer dans le chemin pénitentiel du carême non pas avec des cases à remplir mais avec l’âme heureuse qui désire marcher avec Jésus en l’accompagnant dans sa vie apostolique.
La liturgie où chaque Messe du carême offre une richesse scripturaire qui n’a pas son pareil si on le compare à d’autres périodes liturgiques, nous aidera à suivre le divin Maître jusqu’à la terrible semaine de la Passion et de la mort du Sauveur pour nous réjouir de la beauté et de la puissance de la Résurrection qui vient parachever la création. C’est dans cet élan que nos résolutions de carême prennent leur place. D’ailleurs, il n’est point utile d’en prendre beaucoup, une seule suffit pourvu que nous la tenions. C’est la condition pour marcher avec Jésus en l’accompagnant dans sa vie apostolique. Quel que soit notre résolution, elle n’est pas un rapport de force pour prouver à Dieu quelque chose mais elle se pratique avec Jésus et peut se partager avec un frère, une fraternité…
Ceux qui pratiquent le parcours Exodus par exemple rentrent dans cet état d’esprit. La pratique pénitentielle est ancrée sur une vie d’oraison et sacramentelle. Il s’agit d’être sérieux dans notre choix, d’être honnête devant Dieu sans pour autant se prendre au sérieux.
Ce carême sera marqué également par une initiative mûrie depuis longtemps : la réalisation d’un chemin de croix, sur deux ans, par Mademoiselle Éloïse Molinié, jeune artiste professionnelle qui se spécialise dans l’art religieux. Les stations seront peintes sur panneau de bois 50X50 surmonté d’une croix et avec une plaque en bas pour indiquer le nom de la station et la mention offert par…
Il nous faut trouver 14 mécènes. Par exemple une entreprise, un groupe de prière, un particulier. Cela peut être assez large. La Maison Saint-Thomas-d’Aquin étant à l’initiative, c’est elle qui s’occupera du financement et par ce biais il est possible de s’organiser pour ceux qui veulent profiter d’un reçu fiscal. Chaque station revient à 950€. La première par exemple est financée par un groupe de jeunes professionnels de la Chapellenie. N’hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés pour participer au projet.
Bon carême et Sursum Corda !
Chanoine Thibaut de Ternay